Toute recherche historique se base sur deux notions clefs : les sources et la méthodes. Nous allons ici nous attarder sur la première de ces deux notions.
Seules les sources témoignent réellement d’une époque donnée dans une région donnée. Elles nous révèlent les modes, les mentalités, les rivalités, les mœurs, etc. Notre démarche de reconstitution se base donc sur un travail de recherche à travers l’étude de ces sources.
Afin d’accentuer nos investigations sur la période étudiée, il faut être capable d’identifier les différents types de sources et leurs utilités.
Dans la recherche historique, nous identifions les sources dites “primaires”, “secondaires” et “tertiaires”.
Les sources primaires
Les sources primaires comprennent toutes les productions créées durant l’époque étudiée. Cela peut aller de l’objet archéologique à la production manuscrite, artisanale et artistique. Nous avons à notre disposition un énorme panel de sources, dont voici une liste non exhaustive :
- Visuelles : enluminures, sculptures en ronde-bosse, hauts et bas reliefs, gravures, vitraux, etc.,
- Écrites : les romans, les récits de voyages, les livres Saints et récits bibliques, les chartes de villes, livres de comptes, inventaires en tout genre, textes de lois, témoignages et correspondances, etc.,
- Archéologiques : structures d’un bâtiment, structures en négatif d’un bâtiment, objets, sépultures, structures se rattachant à une zone d’artisanat et d’industrie, stratigraphie, etc.
Nous allons pourtant apporter une nuance à cette “définition”. Prenons l’exemple d’une enluminure illustrant un événement biblique : Même si la source est primaire, elle ne peut être arrachée de son contexte. Les personnages sont vêtus à la mode de l’époque de réalisation de l’enluminure mais il est fort à parier que des attributs spécifiques aux personnages soient représentés, en dehors du contexte contemporain de réalisation. Nous pourrions également prendre l’exemple des témoignages écrits directs, dont l’opinion du rédacteur est subjective.
Et c’est pourquoi les sources primaires se doivent d’être soumises à interprétation. Il est indispensable de recouper les différents témoignages. En effet, un objet enluminé peut être comparé avec un objet archéologique, ce qui permettra de donner une dimension réelle à la représentation. Et, à notre niveau de connaissance, il est parfois plus avantageux de laisser les spécialistes s’y pencher.
Les sources secondaires
C’est là qu’interviennent les sources secondaires, qui représentent toutes les productions qui s’attachent à décrire, relater, illustrer l’époque préalablement étudiée. Nous définirons comme “sources secondaires”, par exemple, des études d’historiens sur des événements historiques, des livres scolaires, des catalogues archéologiques, etc. Ce sont les historiens, les archéologues et les scientifiques qui produisent ces études. Cela représente ce que nous pourrions également appeler “la vulgarisation”, acte de “vulgariser” à la compréhension de tous un propos spécifique et scientifique qui nécessite un bagage particulier.
Mais l’histoire est une science qui évolue constamment, et c’est parfois un exercice difficile que de se tenir au courant et de se référer à des publications récentes. C’est là qu’il faut faire la différence entre histoire et historiographie, qui se définit comme l’histoire de la méthode de la discipline historique. En d’autres termes, l’historiographie s’attèle à étudier l’histoire du discours que les hommes ont tenu sur le passé. Considérons donc, par exemple, l’encyclopédie de Viollet-Le-Duc comme une source contemporaine de l’auteur sur la période néo-gothique, plus qu’une source secondaire sur l’époque étudiée par l’auteur.
Les sources tertiaires
Les deux premiers types nous amènent à parler désormais des sources tertiaires, qui restent plus difficiles à définir. Elles peuvent reprendre l’entièreté d’un dictionnaire spécialisé, ce dernier s’attachant à exposer les sources primaires et secondaires.
C’est précisément à ce niveau que notre organisation se situe : à travers l’interprétation et la réalisation/reconstitution matérielle, faite autant par les reconstituteurs que par les scientifiques. L’archéologie expérimentale – et l’expérimentation dans un sens large – fait partie de ce troisième niveau de source. Il est donc préférable, dans un premier temps, d’avoir effectuer ses propres recherches avant de se référer à ce type de documentation, même si cela dépend bien sûr de l’argument d’autorité de l’auteur.
Dès lors, nous vous proposons de consulter notre article sur les méthodes de recherche ainsi que la partie “Sources” de notre site.
Vous souhaitez aller plus loin dans la recherche et comprendre la méthodologie, nous vous invitons à aller voir ces super articles réalisés par Tina Anderlini.
